Finance et innovation digitale : la place de l’intelligence artificielle

La finance constitue depuis longtemps un domaine d’application majeur pour l’innovation dans le secteur du numérique. En 2023, l’intelligence artificielle (IA) est sans aucun doute un des sujets technologiques qui aura le plus d’impacts.

Alors, parmi toutes ces évolutions et transformations digitales touchant la finance, quelle est la place de l’IA ? Où en est-on vraiment et à quoi faut-il s’attendre ?

Intelligence artificielle, de quoi parle-t-on ?

Parler d’intelligence artificielle, c’est bien souvent un abus de langage. En effet, seule l’IA dite « forte » a vraiment pour but de remplacer l’intelligence humaine, en développant y compris des formes de sensibilité, de libre volonté, ou même de conscience. Elle n’existe pas encore. Et rien ne dit qu’elle existera un jour.

Dans ce qui suit, nous ne parlerons donc des formes d’IA opérationnelles à ce jour. Elles relèvent de l’« IA faible ». Cette IA, ou plutôt chaque solution à base d’IA, aide à accomplir des tâches répétitives ou à prendre des décisions d’un certain type ou dans un domaine bien défini.

Ces tâches et décisions requièrent normalement l’intelligence humaine. L’intelligence artificielle ne fait que simuler certains aspects du raisonnement humain, conformément à la façon dont des êtres humains l’ont programmée, notamment via des algorithmes. L’IA permet ainsi à des machines d’imiter l’intelligence humaine.

L’IA, un progrès technologique parmi d’autres

L’intelligence artificielle n’est certes ni la première ni la seule innovation digitale qui affecte le secteur de la finance.

Dans la banque, en particulier :

  • Il y a déjà eu la transformation liée aux guichets automatiques et à internet (banque 2.0) ;
  • Puis l’utilisation du smartphone pour les opérations bancaires et les paiements mobiles (banque 3.0) ;
  • Et nous voici à l’ère de la banque 4.0.

Cette ère est marquée par l’entrée en jeu de l’IA, mais pas seulement. Il faut compter aussi avec la programmation de type low code, les API, l’open source, les architectures SaaS, la blockchain, le big data, l’informatique quantique, l’internet des objets, etc.

Finance et intelligence artificielle : quels impacts ?

Dans la banque et l’assurance, l’intelligence artificielle donne lieu à des applications telles que les chatbots et l’automatisation de nombreuses transactions et autres processus métiers (avec la RPA). L’IA améliore ainsi l’expérience utilisateur, l’analyse des besoins des clients, l’analyse des risques, la gestion des trackers de marché, etc.

Sur les marchés financiers, l’IA est également déjà bien présente. Dès les années 2000, couplée à l’automatisation, elle a permis de développer le trading algorithmique ou trading haute fréquence. Cette application semble toutefois en déclin.

Les investisseurs ont compris qu’il n’est pas dans leur intérêt de déléguer entièrement leur stratégie d’investissement à la technologie. Les analyses quantitatives fournies par l’IA méritent d’être validées et complétées par une analyse qualitative humaine.

Désormais, l’utilisation de l’IA sur les marchés financiers s’oriente principalement vers :

  • La prévision des tendances boursières;
  • La gestion des risques;
  • L’amélioration de la performance des portefeuilles.

En traitant de grands volumes de données, l’IA permet d’analyser rapidement la santé financière d’un grand nombre de sociétés. Elle favorise aussi la réactivité, en détectant des changements en temps réel. Elle peut alors fournir des conseils appropriés.

Ainsi, l’IA présente de nombreux avantages pour l’analyse financière : efficacité, rapidité, réduction des risques… L’élimination du facteur humain peut également être positif s’il évite les effets subjectifs de type panique, suivisme, inaction, etc.

Ces avantages ont toutefois leurs limites. Il n’est pas certain que l’objectivité de l’IA apporte de meilleurs résultats dans une période de crise ou de forte volatilité.

Enfin, le recours à l’intelligence artificielle accroît la dépendance à la qualité des données et l’exposition aux fraudes et autres risques informatiques. Se pose aussi la question de l’équité sur les marchés financiers, au détriment des petits épargnants qui ne bénéficient pas de l’IA.

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