Les métiers de la finance n’échappent pas aux tensions sur le marché du travail.
À entendre les directions financières, elles n’ont jamais autant peiné à trouver les talents dont elles ont besoin. Les candidats profitent quant à eux de leur position de force.
Comment expliquer ces difficultés de recrutement ? Quelles sont les variables qui rendent l’équation de plus en plus complexe à résoudre ? Comment les directions financières affrontent-elles ces difficultés de recrutement ?
Les besoins RH des directions financières
Dans les DAF, la mobilisation est actuellement très forte autour des nombreuses incertitudes économiques et financières. Mais cela n’empêche pas que leur capacité à recruter des profils qualifiés reste pour elles un enjeu tout aussi prioritaire.
Le secteur de la finance subit une véritable pénurie de talents. Et cette situation n’est pas nouvelle ! Elle se prolonge d’année en année, ce qui la rend de plus en plus problématique.
Pourtant, les directions financières ne ménagent pas leurs efforts pour :
- Fidéliser et retenir leurs collaborateurs performants ;
- Attirer les meilleurs candidats pour les postes à pourvoir.
Car compte tenu des très nombreuses DAF qui créent de nouveaux postes, et des plus nombreuses encore qui doivent remplacer des départs, elles sont rares, sans doute autour de 20 %, celles qui ne procèdent à aucun recrutement dans l’année.
Surtout, compte tenu du nombre et de la complexité des défis (transformations internes, risques liés à la situation globale, etc.), les directions financières ont des besoins :
- Précis en termes de compétences;
- Exigeants en termes de niveau et expérience;
- Immédiats en termes de délais.
Les attentes des candidats
De l’autre côté de l’équation, il y a des candidats qui sont en réelle position de force. Dans leurs recherches de postes au sein des directions financières, ils ont bien souvent l’embarras du choix.
Certes, les DAF continuent à jouir d’un avantage sur d’autres directions et métiers au sein de l’entreprise. En effet, elles ont en général les coudées franches pour proposer des niveaux de rémunération qui correspondent aux attentes des candidats.
Alors, la compétition entre directions financières, tant pour attirer que pour retenir les talents, se joue ailleurs. C’est notamment sur le double enjeu des attentes professionnelles et de la qualité de vie qu’elles se font concurrence.
D’abord, il s’agit donc de proposer des missions qui intéressent les candidats. Il faut qu’il y ait une progression dans les activités et les responsabilités par rapport au poste précédent. Et si le candidat recruté est déçu sur ces points, il pourrait bien réactiver ses recherches assez rapidement.
En second lieu, la qualité de vie, professionnelle et personnelle, est une notion encore plus difficile à maîtriser. Chaque individu a ses propres attentes concrètes.
Toutefois, on retrouve souvent ici des sujets relatifs à la quête de sens, à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, au choix du lieu de vie, etc. La DAF peut y répondre en s’appuyant sur la culture d’entreprise, les valeurs, en créant du lien avec leurs collaborateurs, dès leur incorporation et de manière continue.
La politique relative au télétravail devient aussi un critère important pour un nombre croissant de candidats.
Recrutement et formation
Selon une enquête Robert Half réalisée auprès de 100 DAF en février 2022, les premiers critères sur lesquels ils ne souhaitent pas faire l’impasse lors des recrutements sont :
- Les compétences techniques (56 %) ;
- Les soft skills (56 % également) ;
- Le niveau de diplôme (48 %).
Pourtant, une solution à ces difficultés de recrutement consiste à miser sur la formation, et en particulier sur les contrats en alternance.
Cela permet d’élargir la cible des candidats potentiels. D’ailleurs, les directions financières gagneraient sans doute sur de nombreux aspects en recrutant des profils plus atypiques.
Le recrutement se baserait davantage sur les qualités humaines. L’accompagnement et la formation continue assureraient la montée en compétences et la fidélisation des talents.
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