La finance durable est une activité qui se développe désormais bien au-delà des seules grandes entreprises. Il faut dire que les raisons ne manquent pas pour expliquer ce phénomène : RSE, critères ESG, directive CSRD, mais aussi la quête de sens, et l’engagement des salariés et des organisations face aux grands défis sociaux et environnementaux.
Voyons dans cet article quelques-uns de ces nouveaux métiers de la finance durable et les tendances que l’on observe.
Reporting RSE : l’indicateur de la finance durable
Avec le déploiement de plus en plus large de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), le reporting extra-financier est désormais incontournable. En France, on parle également de reporting RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
L’élaboration de rapports est la mission principale du chargé de reporting RSE. Il y inclut des indicateurs de durabilité relatifs par exemple aux émissions de gaz à effet de serre, ou plus largement encore aux objectifs climat.
Ce métier n’est pas sans responsabilités. En effet, le chargé de reporting RSE :
- Identifie des risques majeurs pour l’entreprise, en matière sociale et environnementale ;
- Documente les plans d’action visant à les réduire.
Analyste ESG
L’importance croissante des critères ESG (environnementaux, sociaux et gouvernance) dans les décisions de financement et d’investissement explique quant à elle l’émergence du métier d’analyste ESG.
Cet analyste extra-financier travaille :
- Soit pour un établissement financier ou un investisseur, afin d’évaluer les pratiques ESG des entreprises en quête de fonds ;
- Soit directement pour une entreprise, afin de l’aider dans une telle démarche, en repérant des pistes d’amélioration relatives aux critères ESG.
Consultant ESG
Le consultant ESG contribue activement et globalement à la stratégie ESG de l’entreprise. Qu’il s’agisse d’un consultant interne ou externe à celle-ci, il l’aide à concevoir et à mettre en œuvre cette stratégie.
Spécialiste de la finance durable, il a principalement pour objectif de maximiser l’impact positif de l’entreprise sur l’environnement sans nuire aux performances économiques.
La collaboration avec les diverses parties prenantes est son quotidien. Il identifie les problèmes relatifs à la durabilité. Il propose des solutions concrètes aux dirigeants ou managers, et il facilite leur mise en application.
Chief Value Officer (CVO)
Potentiel client du consultant ESG, le CVO (Chief Value Officer) est responsable concilier optimisation de la performance financière et politique de développement durable. Cela passe par la définition et l’évolution du business model de l’entreprise.
Dans de nombreuses entreprises, la mission du DAF/CFO évolue pour englober celle de CVO. Aussi, de nouveaux programmes de formation continue préparent des managers expérimentés à cette fonction.
Ces évolutions témoignent du virage pris vers la finance durable.
Conseiller en investissements financiers responsables
Autre signe de cette évolution, le métier de conseiller en investissements financiers (CIF) se décline désormais en version finance durable.
Ainsi, le conseiller en investissements financiers responsables guide ses clients souhaitant investir dans des placements financiers socialement et environnementalement responsables.
Il leur apporte une double expertise en instruments financiers et en finance durable. Dans ses recommandations, il prend donc en considération à la fois des critères de performance économique et d’autres sur l’impact social et environnemental.
Quelques tendances sur les métiers de la finance durable
Concernant ces exemples et bien au-delà, le marché de l’emploi sur les métiers de la finance durable est tendu. Les offres d’emploi croissent fortement.
En position de force, les candidats se montrent de plus en plus exigeants. Ils cherchent souvent à être plus impliqués dans la stratégie. Dans leur décision, ils regardent de près non seulement les engagements RSE de l’entreprise mais aussi leur traduction en actes et les résultats obtenus.
Les délais de recrutement augmentent, ainsi que les niveaux de salaires.
Notons enfin que de plus en plus d’ETI, et même des PME, recrutent dans les métiers de la finance durable, qui ne sont plus réservés aux grandes entreprises.
