Le temps où la finance ignorait l’écologie est révolu. Le phénomène est encore récent mais irrévocable : les formations en finance et gestion évoluent pour intégrer les enjeux écologiques.
Cette dynamique ne répond pas seulement aux attentes des étudiants, mais aussi aux besoins des entreprises. Avec l’aide des associations, fondations, ONG et autres collectifs engagés pour la transition écologique, les cursus de l’enseignement supérieur changent en profondeur.
Étudiants : quête de sens et autres convictions
Selon une étude réalisée en 2022 par WWF France et le collectif « Pour un réveil écologique », 3 étudiants en finance sur 4 souhaitent que les enjeux de la transition écologique soient davantage enseignés dans les cours de finance. Les écoles de commerce confirment d’ailleurs cet intérêt de la part de leurs étudiants.
Cette volonté s’explique d’abord par le fait que la jeunesse est en pleine quête de sens. Les étudiants et les jeunes diplômés souhaitent notamment agir pour l’environnement, y compris dans leur activité professionnelle.
Preuve en est, depuis 2018, plus de 34 000 étudiants ont signé le manifeste « Pour un réveil écologique ». D’autres expriment plus ou moins directement leur anxiété climatique ou refusent, sur des critères environnementaux, de travailler pour certaines entreprises.
La demande d’une plus grande intégration de ces enjeux dans les formations en finance tient encore à une autre conviction : la transition écologique jouera un rôle important ou très important dans les futurs métiers de la finance. Selon la même étude, c’est ce que pensent 77 % des étudiants en finance.
La transition écologique des formations en finance
Les écoles et universités ont sans doute trop tardé à prendre la mesure du décalage entre ces attentes et la réalité des formations qu’elles proposent. Elles ne peuvent plus l’ignorer.
De plus, il faut accompagner le développement de la finance durable. Cette fusion entre la finance et l’écologie est structurante pour le monde de demain.
Aussi, selon France Stratégie, l’urgence climatique requiert environ 100 milliards d’euros par an d’ici à 2030.
Alors, les banques et autres acteurs de la finance demandent des profils formés notamment à :
- La décarbonation des activités et des portefeuilles,
- Les critères ESG (environnement, social et gouvernance).
Dans ce contexte, la stratégie de l’enseignement supérieur en finance – gestion évolue rapidement et profondément.
Fin 2022, l’association The Shift Project a publié son rapport « ClimatSup Finance – Former une finance au service de la transition ». Plusieurs écoles et plus de 150 professionnels de ce domaine d’enseignement ont participé.
Parmi ses principales propositions, constatant que les actions de sensibilisation, cours dédiés et masters spécialisés ne suffisent pas, le think-tank recommande :
- L’implication de tous les acteurs de la formation initiale et continue dans cette transformation ;
- L’intégration transverse des enjeux de la transition écologique dans tous les enseignements ;
- L’enseignement d’un socle de connaissance et de compétences sur ces enjeux dans les cours obligatoires (tronc commun) de finance et de gestion.
Le rapport contient aussi des fiches détaillées décrivant le rôle de quatre métiers stratégiques et le contenu des enseignements correspondants. Il s’agit du financement de projets et d’activités, de la réglementation et de la conformité, de l’analyse de risques, et de la gestion d’actifs.
Les programmes des études supérieures en finance – gestion changeront de manière significative dès la rentrée prochaine.