En France, l’épargne se porte bien. Après le pic de la crise sanitaire, le taux d’épargne des ménages se maintient à un niveau historiquement élevé, au-dessus de la barre des 16 % (source : Banque de France).
Ce marché dynamique est naturellement convoité par les banques traditionnelles. Mais d’autres acteurs apparaissent : les fintechs. Alors, comment la fintech est-elle en train de moderniser le secteur de l’épargne ?
Épargne et fintech : un changement culturel
Certes, tout ne change pas. Les produits d’épargne préférés des Français restent le Livret A, le PER et l’assurance-vie.
Mais en regardant un peu plus en détail, l’impact des startups de la fintech apparaît de manière assez nette. En effet, à côté des banques physiques et des banques en lignes, de nouvelles marques s’affichent sur le marché de l’épargne.
Ces nouveaux acteurs opèrent sous divers statuts, parfois cumulés :
- courtiers en assurance,
- conseillers en investissement financier,
- intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement,
- sociétés de gestion de portefeuille…
Surtout, les fintechs semblent mettre fin à une exception française, la banque universelle. Désormais, les ménages adoptent de plus en plus le modèle anglo-saxon, où il est courant de disposer de deux établissements financiers distincts :
- Un pour le court terme, la vie quotidienne, avec compte courant et carte de paiement ;
- Un autre pour l’investissement et l’épargne à long terme.
Cette nouvelle tendance n’est pas seulement une question de générations.
Certes, les jeunes constituent un levier important. Ils sont convaincus de la nécessité d’épargner sans attendre. Et ils démontrent de réels efforts d’épargne long terme. Aussi, ils sont sensibles à la modernité et à la simplicité des offres issues de la fintech.
Mais une autre catégorie d’épargnants change aussi ses habitudes. Elle se compose de personnes de 40, 50 ans ou plus, déçues des rendements de l’épargne placée dans leur banque traditionnelle.
Les clés du succès
Bien sûr, les fintechs attirent de nombreux épargnants en appliquant peu de frais. Elles peuvent se le permettre en premier lieu parce qu’elles supportent des frais de structure bien inférieurs à ceux des banques physiques.
De plus, les tarifs avantageux de la fintech s’expliquent aussi par la technologie présente au cœur même de leurs produits. C’est notamment le cas de nombreux fonds d’investissement gérés de manière largement automatisée.
Les trackers ou ETF (Exchange Trade Funds) en sont un très bon exemple. Conçus pour répliquer la performance d’un indice boursier, ils tirent parti de coûts faibles. Et cela se traduit par des frais réduits, au bénéfice des épargnants.
Ces mêmes fonds illustrent également une série d’avantages plus qualitatifs qui expliquent le succès de la fintech :
- Transparence: les offres sont claires, sur le mode de fonctionnement, les perspectives de performance, les frais, etc. ;
- Liquidité: très souvent il n’y a pas de frais de sortie ;
- Flexibilité: les ETF, comme de nombreux autres fonds proposés par les fintechs, permettent de composer des briques d’investissement modulables.
À cela il convient d’ajouter la simplicité. En effet, les plateformes des fintechs offrent des parcours clients guidés et intuitifs. Elles font preuve de pédagogie et s’appuient sur des techniques issues du domaine du jeu.
Plus naturellement même, elles s’efforcent d’utiliser un vocabulaire accessible, évitant de tomber dans un registre formel réservé aux initiés.
Finalement, il ne faut pas s’étonner que les banques traditionnelles cherchent à s’adapter en s’inspirant de ces pratiques. Elles développent également des partenariats avec certaines fintechs qui leur permettent d’intégrer leurs solutions.